Blue Monday, enduit et acrylique sur toile 115x81cm

Dans Blue Monday, la couleur devient langage et la matière mémoire. La toile s’impose d’abord par son bleu profond, travaillé en strates successives, comme si chaque couche cherchait à recouvrir puis à révéler une part d’intime. L’enduit, sculpté en reliefs irréguliers, capte la lumière et introduit une vibration qui empêche la monochromie de s’installer. Les nuances oscillent entre densité minérale et transparences fugaces, rappelant à la fois l’opacité des ciels d’hiver et la mouvance de la mer.

Au-delà de l’apparence chromatique, l’œuvre interroge l’expérience émotionnelle. Le bleu y incarne une mélancolie sourde, mais jamais figée : des failles sombres marquent la surface comme des cicatrices, tandis que des zones plus claires laissent passer un souffle, une possibilité d’apaisement. Entre tension et respiration, Blue Monday se lit comme une cartographie de l’état intérieur, où le poids des jours s’entrelace avec l’élan vital.

Cette ambivalence rejoint ma démarche d’« archéologie du sensible » : fouiller les strates de la matière pour révéler celles de la mémoire. Ici, la peinture devient terrain d’exploration d’une fragilité assumée, où le chaos initial se transforme en espace de résilience. Blue Monday n’est pas seulement une toile, mais une traversée — celle des émotions qui nous habitent, que la matière accueille, confronte et métamorphose.

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