Pulse, enduit & acrylique sur toile, 115x81cm
Ici, le geste devient rythme, et la matière, battement. Pulse s’impose par la vibration de ses contrastes : un fond dense, presque minéral, travaillé en strates successives, d’où émergent des éclats clairs et des résonances chaudes.
Chaque couche semble à la fois dissimuler et révéler, comme si la peinture cherchait à retenir le mouvement avant qu’il ne s’échappe. Les traces verticales dialoguent avec des lignes courbes, libres et spontanées, qui viennent troubler l’ordre établi — souffle, respiration, tension vitale.
La couleur agit ici comme une pulsation visuelle. Les bleus profonds ancrent la composition dans une gravité intérieure, tandis que les ocres et les roses viennent en contrepoint, rappelant le flux du sang, la chaleur du vivant.
La matière, modelée à l’enduit, conserve la mémoire du geste : épaisse, rugueuse, elle devient surface sensible, prête à recueillir la lumière, à en restituer le frémissement.
Pulse interroge ce qui nous traverse : la persistance du rythme sous le chaos, la constance du souffle même dans la fracture.
Dans cette dialectique entre effacement et résurgence, l’œuvre s’inscrit dans ma démarche d’« archéologie du sensible » — explorer la matière comme on explore une mémoire, chercher dans la texture le battement d’une présence.
Plus qu’une peinture, Pulse se lit comme une onde — une résonance organique où la matière, la couleur et le geste s’accordent autour d’un même centre : le vivant.